Vidéo contre la guerre

Vidéo réalisée par Luna du discours prononcé lors du rassemblement du 11 novembre 2025 contre toutes les guerres

Texte intégral

En 1944, ma grand mère avait 8 ans. Je me souviens d’une anecdote que j’avais apprise à peu près au même âge, et qui n’a pas quitté mon esprit depuis : ses parents lui demandaient souvent d’emmener le troupeau de brebis paître. Plusieurs fois, en le faisant, elle a vu des avions les survoler. Autant de fois, elle était terrorisée, imaginant qu’une déflagration allait lui tomber dessus.

Tous, nous avons nos « anecdotes » familiales de la première moitié du siècle dernier.

107 ans et 80 ans plus tard, elles restent ancrées dans la mémoire de nos aînés, qui nous les transmettent.

Ma région d’origine ayant été bien plus épargnée que la Normandie par les bombardements, j’imagine que les vôtres sont sans doute bien pires.

Pourtant, à 8 ans, aucun enfant ne mérite d’avoir peur de mourir sous une bombe…

À chaque guerre, les civils font partie des victimes, qu’ils en meurent, ou qu’ils y survivent emplis de traumatismes.

La guerre ne trie pas, elle frappe tout le monde dans une cruelle indifférence.

Elle sert des chefs d’État et leurs intérêts quels qu’ils soient : « conquérir » ou coloniser, s’enrichir ou piller, gagner du pouvoir et du poids, marquer quelques points dans le jeu d’échecs mondial, dans lequel nous ne sommes que des pions.

Elle transforme les Hommes en chair à canon.

Elle sème le deuil, la peur, la perte, l’invalidité, la douleur, l’incompréhension, la colère.

Elle amène les assassinats, les tortures, les viols, la haine, la violence, les privations, la cruauté, la bestialité, l’injustice.

Alors, quand c’est fini, on distribue des médailles et des dédommagements, on fabrique des monuments à la mémoire de nos « héros de guerre », qui n’avaient rien demandé. Pour reconnaissance à leurs sacrifices imposés à la gloire de nos dirigeants, un nom doré sur un monument gris. Et puis on panthéonise d’autres héros, morts sous la torture et auparavant qualifiés de « terroristes ».

À l’heure où on vous parle, des guerres sont en cours à différents endroits du monde. Sans les vivre, on constate une partie minime des horreurs qu’elles provoquent.

À l’heure où on vous parle, notre pays, la France, est un des plus grands producteurs, et le deuxième plus grand fournisseur d’armes dans le monde.

À l’heure où on vous parle, dans notre pays, on nous demande à tous de participer à « l’effort national » face à la dette et à la crise, et d’en subir les conséquences.

On ferme des lits d’hôpitaux et des services d’urgences, on gonfle les classes scolaires, on baisse les embauches dans la fonction publique…

En ce qui concerne l’armée cependant, le budget continue de gonfler d’années en années. Malgré nous, et même à nos dépens, notre pays joue un rôle considérable dans les guerres extérieures.

Nous avons notre mot à dire.

Nous n’avons pas besoin d’attendre que la guerre revienne à nos portes.

Dès aujourd’hui, il faut nous unir, nous organiser, et lutter.

Luna, liaison Calvados de la Fédération anarchiste